Rue Mouffetard à Paris
Rue Mouffetard dite "la Mouff" 5ème arr métro Cerisier-Daubenton
Avant de « descendre la Mouff », j’aime prendre le temps de me ressourcer aux arènes de Lutèce. (5e arr rue de Navarre métro Jussieu)
Datant probablement du 1er siècle, elles servaient aussi bien aux représentations théâtrales qu’aux jeux du cirque.
Enseveli pendant des siècles, l’amphithéâtre romain a retrouvé un « public » à la fin du 19e s, lorsque le percement de la rue Monge permit d’en découvrir les ruines.
Il est un émouvant refuge dans l’agitation du 5e arrondissement.
http://www.parisinfo.com/musee-monument-paris/71451/Ar%C3%A8nes-de-Lut%C3%A8ce
C’est plaisant de s’asseoir sur les gradins chauffés par le soleil et d’imaginer les 15000 spectateurs attentifs à la scène, de s’amuser du contraste des lieux avec les pignons des hauts immeubles environnants.
Au centre, foulant la dolomie ou sur le petit chemin ombragé du pourtour, prenez votre élan pour un périple qui pourrait vous mener à Lugdunum (Lyon).
En quittant les arènes, j’ai toujours une pensée pour cette dame revenant du marché, qui pour m'orienter, pointa du doigt l’escalier à double volée et sa fontaine : « la rue Rolin ? C’est là ! »
Ah il fallait le deviner et savoir y revenir sans hésiter pour se sentir ainsi d’avantage Parisien.
La balade se poursuit par un passage obligé place de la Contrescarpe (5e arr métro place Monge)
Elle tire son nom du remblai de fossé de l’enceinte de Philippe-Auguste et, au 19e siècle, c'est la destruction d’un îlot insalubre qui permit de l’aménager.
A la Contrescarpe, comment résister à la tentation de s’installer face à la fontaine ?
Les terrasses jouent des coudes.
Bien calés dans un fauteuil en rotin, observez les jets d’eau irisés, le mouvement de la place en boudant l’horloge publique.
Enfin, décidez-vous à entamer la descente de la Mouff, entre les façades qui au 17e et 18e siècle se sont alignées sur cette antique voie romaine qui reliait Lutèce à Lugdunum.
D'où vient ce nom familier et si ancien (il remonte au moyen-âge) de « Mouff » ?
Si certains y voit une allusion au Mont-Cétard (Montus Cetardus à l’époque romaine), d’autres songent aux « Moffettes », les effluves putrides de la Bièvre que le pont aux Tripes permettait de traverser (à hauteur de la rue Borzeille).
Mais oubliez les équarrisseurs à l’origine des nombreux commerces alimentaires de la voie et de la pollution de la rivière qui sera recouverte : nous sommes au 21e siècle, les « restos du monde », les étals, les vitrines vous font leur plus beau sourire !
Après avoir louvoyé de gauche à droite parmi les nombreux chalands, vous voici au point le plus bas, sur le parvis de l’église Saint-Médard.
"Paris-village"! Que vous préfériez l'agitation du petit marché quotidien qui se tient devant la porte de l'église
ou le calme du square arboré.
En face de l’église, lever la tête vers l’étage du numéro 134, la charcuterie Facchetti fait sa pub : une extraordinaire fresque des années 20 orne toute la façade de scènes rustiques inspirées de la Renaissance.
Savoureux parcours qui n’aura pas manqué de vous mettre en appétit ! Garçon !