Gaz aux étages
Sous-sol du Bazar de l'Hôtel de Ville, caverne d'Ali Baba pour une bricoleuse...
Ce ne sont pas les lieux un peu "bruts de décoffrage" qui me feront tourner les talons...mais je m'y perds: mauvais sens de l'orientation...
Je tourne et retourne autour des larges rayons présentant, en vrac, matériaux de plomberie, électricité, visserie...ébahie par tant de choix, de pièces astucieuses, à clipser, emboîter: je suis bien dans la cité du concours Lépine !
Ne pas trop s'éparpiller.
Mais quelle heureuse surprise de retrouver flambants neufs, tous ces objets dits "rétros" qui accompagnent depuis des décennies la vie quotidienne des Parisiens: des valeurs sûres.
Moi qui pensais ne les dénicher qu'aux Puces, ils nous ont suivis gaillardemment au 21e siècle et cotoient sans complexe les versions les plus "design".
Me voici au rayon des plaques signalétiques: "sortie de véhicule jour et nuit", "voie privée", "chien méchant" ..."chat de garde"!
Mon coeur s'emballe, une petite plaque émaillée, lettres noires sur fond blanc, va m'innoculer la "collectionnite".
Je passe en caisse avec le témoin du confort moderne et mon gardien qui sera bien vite associé à ma fenêtre parisienne préférée.
Deux pièces ne constituent pas une collection !
Une nouvelle balade, aux Halles cette fois, va me conduire devant une étroite vitrine de la rue de la Ferronnerie: c'est la Papeterie moderne, et je n'en crois pas mes yeux !
A chaque passage dans le 2e arrondissement, je pousserai la porte de la petite boutique pour en apprendre d'avantage sur l'histoire des plaques.
J'aurai beau proclamer à mon entourage ne plus avoir de place pour un nouveau modèle, je me retrouve toujours un tournevis à la main...
Ces plaques, je les ai repérées dans les rues de la capitale
clin d'oeil
poétique
"campagne"
utiles
pour les inviter ensuite à la maison
laquelle accueille mes hôtes ?
l'autre est restée sous le ciel de Paris
Mes préférées ? les plaques de villa dans les "hameaux", passages, cités que j'évoque dans "la campagne à Paris".
http://islotresor.canalblog.com/pages/la-campagne-a-paris/28432020.html
La plaque de villa "Les oiseaux" sera mon dernier achat rue de la Ferronnerie, avant la fermeture définitive.
Par chance, plus tard, en se promenant boulevard des Filles du Calvaire, mon chéri me dégotera "Plaques émaillées"
http://www.la-plaque-emaillee.com/plaque-emaillees.html
...il me reste encore quelques petites vis à tête ronde !
"si les premières plaques publicitaires datent de la fin du XIXe siècle, il faut savoir qu'il leur préexista une industrie que l'on pourrait appeler de la plaque utilitaire.
Elle se développa à partir du début du XIXe siècle, lorsque furent peu à peu abandonnés les tableaux de bois vissés aux murs, peu résistants aux intempéries."
"La tôle d'acier, une fois découpée aux dimensions désirées, était percée de trous permettant l'accrochage.
Afin de ne pas se déformer à la cuisson, les plaques devaient être ensuite façonnées: elles étaient alors bombées ou rembordées.
Par la suite, lorsque les fours se perfectionneront, elles deviendront plates.
Intervenait ensuite un décapage soigneux, indispensable au bon accrochage de l'émail.
Celui-ci était alors posé en plusieures étapes: une première couche appelée "masse" généralement blanche, qui constituait le fond, était cuite une première fois; intervenait ensuite la mise en couleur proprement dite, avec la pose d'une nouvelle couche d'émail qui subissait l'opération du brossage, au moyen de pochoirs, puis de contre-pochoirs- découpés dans du carton, ou, pour les grandes séries, dans du zinc.
Ainsi, la couche superficielle d'émail non protégée par le pochoir était enlevée et laissait apparaître le dessin d'une première couleur; celle-ci devait alors sécher puis être cuite.
Les mêmes opérations recommençaient pour chaque couleur.
Jusque dans les années 1930, les émaux employés étaient le plus souvent en poudre, puis apparaîtront les pigments encres vitrifiables qui, utilisés avec le procédé de la sérigraphie, permettront de ne plus procéder qu'à une seule cuisson."
extrait de "La folie des plaques émaillées" par Magdeleine Ducamp, éditions Flammarion
Si vous souhaitez suivre l'aventure des plaques publicitaires, je vous conseille le beau livre "Emaillerie belge de 1920 à 2012" par Jan De Plus, paru aux éditions Weirich (Belgique)